Comment et quand avez-vous découvert l'Ultimate ?

Pendant les cours d'Education Physique et Sportive, au lycée, en 1994-1995, avec Jackie Retail qui en faisait l'initiation. Elle avait déjà créé le club d'ultimate des Jack'Suns à Fontenay-le-Comte et me demanda si je voulais me joindre à eux.

Votre premier compétition ?

C'est la tournoi du Bousat, à Notre-Dame-de-Mont, en 1995. Ce fut un véritable déclencheur et je me suis donc investi de plus en plus au sein du club et de l'équipe.

Quels sont vos souvenirs du championnat d'Europe des nations 1995 ?

Nous devions organiser les Championnats d'Europe à Fontenay-le-Comte et je n'ai pas hésité, avec certains de mes camarades, à rejoindre l'équipe des bénévoles, pendant trois semaines, en aidant partout où l'on avait besoin de nous : information, buvette, accueil... C'est à ce moment là que j'ai vraiment découvert l'ultimate-frisbee (le sport et l'esprit), car quelque soit le niveau du joueur ou de l'équipe, tous se retrouvaient pour faire la fête, le respect de l'autre se prolongeant après le match. J'avais envie de ÇA !

Parlez-nous d'Hawaï, l'été dernier ?

J'ai été invité à rejoindre l'équipe de "Clac Clac". Elle était encore en rodage et c'était le début de la catégorie mixte ; nous avons donc essayé de monter la première équipe mixte française, qui est devenue par la suite un club. Nous sommes parti à quinze de Paris, après avoir tourné en Europe sur quelques tournois (Prague, Genève...). C'était fabuleux de pouvoir participer à un tel événement (40 équipes Open, 40 Mixte, 26 Dame, 20 Vétéran) et de cotoyer mes idoles. Mais malheureusement tout était décentralisé et l'ambiance en pâtissait, toutes les équipes et tous les joueurs ne pouvaient se rencontrer.

Notre classement finale était mérité (16e sur 40), mais nous nous sentions un peu décalés par rapport aux autres car l'Ultimate est un véritable sport aux Etats-Unis et encore trop souvent un loisir en France. Mon but, qui j'espère n'est pas utopique, est d'atteindre ce niveau de jeu tout en préservant nos qualités : rapports humains, fête, bonne ambiance... Concernant le fair-play, il semble que ce soit une valeur annexe outre Atlantique, il y a beaucoup plus de discussions et d'agressivité sur le terrain. Mais nous n'étions pas en reste, peut-être plus influençables, il est arrivé à la fin d'un match que nous le terminions sans remerciement. Nous n'en sommes pas fiers, nous n'avons pas su défendre correctement l'esprit du jeu |1|.

En tant que capitaine de l'équipe première des Jack'Suns, que pensez-vous de votre niveau ?

Je pense que nous pouvons encore progresser, nous sommes encore trop lents. Il nous faudrait atteindre le niveau de jeu du club de Cergy "Ultimate Vibration". Mais Fontenay-le-Comte est très excentrée et nous avons donc plus de difficultés à participer à de nombreux tournois européens. Nous espérons, tout de même, participer au prochain championnat du monde des clubs. Si nous réussissons à progresser physiquement et tactiquement, nous essaierons de respecter l'esprit fair-play.

Comment s'est passée la sélection en équipe nationale ?

L'annonce de notre sélection est tombée en septembre 2002 : il nous fallait participer à huit week-end d'entraînement, ce qui devait favoriser la cohésion de l'équipe. Cinq fontenaisiens ont été sélectionnés en équipe Open, deux chez les dames et deux chez les juniors. Richard, notre entraîneur, est très ouvert. Il sait prendre ses responsabilités et recadrer les caractères moteurs les plus forts. L'équipe a une grande marge de progression mais les joueurs ne s'y épanouissent pas encore totalement ensemble. Elle est un peu fragile mais la confiance en nous est accessible.

propos reccueillis par Valérie Letinier

|1| L'équipe "Clac-Clac" a été classée dernière pour le prix de l'Esprit du jeu !