Félicia Ballanger, championne cycliste née le 12 juin 1971
- double championne olympique de vitesse (Sydney 2000, Atlanta 1996)
- 5 fois championne du monde de vitesse (1995 à 1999)
- 5 fois championne du monde du 500 mètres (1995 à 1999)
- recordwoman du monde du 500 mètres (Bordeaux 1998)
- championne de France du 500 mètres départ arrêté (de 1994 à 2000)
- championne de France de vitesse (de 1991 à 1992 et de 1994 à 2000)'

Après quinze ans dans le cyclisme, dont douze de haut niveau, Félicia Ballanger occupe actuellement un poste de conseillère d'animation sportive au sein du comité Jeunesse et Sports de la Vendée. C'est là qu'elle nous accueille en toute simplicité afin de répondre à nos questions.

Parlez-nous un peu de cyclisme...

A un haut niveau, il faut s'entraîner vingt-quatre heures par semaine, et surtout en vélodrome ; et compléter avec beaucoup de musculation. Reconnaissons que cette préparation est payante ! Elle m'a permis d'avoir de beaux souvenirs&nbsp: en particulier mon premier titre olympique à Barcelone, et le dernier à Sydney. '' Récemment un jeune cycliste est décédé. On ne peut s'empêcher de penser dopage quand on voit le Tour de France. En tant qu'ancienne sportive de haut niveau et conseillère en animation sportive, quelle est votre position à propos du dopage ?''

Le dopage, c'est un problème lié aux règles du jeu et il est complexe parce qu'il y a des tricheurs. Les gens ne doivent pas non plus tirer de conclusions hâtives : l'entraînement peut faire des miracles. Ce n'est pas obligatoire de se doper pour aller sur la plus haute marche du podium.

La vraie satisfaction vient de la maîtrise de l'activité. Et il faut se centrer là-dessus pour réussir.

Pour atteindre un haut niveau, l'entraînement est de plus en plus pointu. Malheureusement on n'a pas le temps de pratiquer d'autres disciplines sportives. Voilà pourquoi j'ai eu besoin de voir autre chose, d'aller vers d'autres sports.

Quels sports ?

Actuellement je ne fais plus du tout de vélo. J'ai repris le hand-ball - laissé étant jeune pour me consacrer entièrement au cyclisme - le golf, le badminton, le roller. Mais je n'ai pas complètement abandonné la passion du deux-roues puisque je suis intervenante sur Eurosport ! Et puis, tout ceci, ce sont des loisirs...

Vous êtes « conseillère d'animations sportives ». En quoi cela consiste-t-il ?

Je travaille plus spécifiquement sur l'éthique dans le sport, les problèmes d'incivilités. Beaucoup de disciplines sportives ont du mal à se voir dans ces incivilités, il faut donc les aider à en prendre conscience et inciter les jeunes, dans les clubs, à l'arbitrage.

Le métier est varié, intéressant et il me permet d'avoir une ouverture sur autre chose que le cyclisme.

Connaissez-vous l'ultimate ?

Oui, depuis peu, j'ai découvert qu'il existait des compétitions. Avant, je connaissais comme tout le monde les parties de frisbee sur la plage ! Je ne savais pas que c'était un sport. Pour varier, à l'intersaison, avec l'équipe de hand nous essayons de nouvelles disciplines sportives. J'étais surprise par les règles, en particulier l'absence d'arbitre ! Il est aussi un bon exemple de fair-play&nbsp: que deux groupes opposés dans un jeu puissent s'auto-arbitrer. C'est bien. Là, l'ultimate est la preuve qu'il est faisable de s'auto-arbitrer dans un sport. Preuve que c'est possible quand on est éduqué. Et les autres sports pourraient prendre exemple... J'aurais aimé pouvoir être à Fontenay-le-Comte, du 23 au 30 août et assister à l'euro 2003, mais je suis mutée à Nouméa. Il n'empêche, je serai de tout coeur avec vous.

propos recueillis par Frédérique Marionneau et Françoise Gaborieau